LE TRIPODE

L'École des jouets : Moi, Âne Premier

Antonio Rubino


Peut-on apprendre en s'amusant ? Grandir en jouant ? C'est pour tenter de répondre à ces questions qu'en 1922 une association pédagogique italienne propose une carte blanche à l'un des plus grands auteurs et illustrateurs de l'époque : Antonio Rubino. De cette proposition insolite va naître un projet éditorial exceptionnel, un chef-d'œuvre des livres pour la jeunesse : L'École des jouets. Il s'agit d'une série de six albums en couleurs conçus comme un vade-mecum, chaque album étant chargé d'initier les enfants, non sans ironie, aux choses de la vie. On y trouve ainsi un abécédaire, un livre d'algèbre et de géométrie, un bestiaire, un chosier, une fable et un conte édifiant.

De ces six albums, Moi, Âne Premier est une histoire en vers d'un enfant capricieux élevé par des parents trop permissifs, qui se retrouve entouré de personnages terrifiants. On peut penser au Pinocchio de Collodi et à un autre grand classique de la littérature du 19e siècle, le Struwwelpeter de Heinrich Hoffmann, plus connu aujourd'hui sous le nom de Crasse-Tignasse.

L’Auteur

Antonio Rubino (1880-1954) est le grand maître de l'illustration italienne de l'entre-deux-guerres. Ses œuvres ont mis au point un langage visuel d'une grande simplicité et d'une non moins grande clarté, basé sur l'élégance et la précision de certains détails. Au-delà de sa virtuosité, l'une des qualités les plus caractéristiques de l'art rubinien a été de rendre concrètes les choses les plus abstraites, à rendre visible ce qui ne l'est pas : un art qui favorise le passage de l'univers des choses concrètes et sensibles à celui des choses abstraites, du monde réel à celui des symboles et des idées.