Les Gens de Godelbojits
Leyb Rashkin, Jean Spector
Au sortir de la Première Guerre mondiale, une petite ville polonaise se reconstruit. Les équilibres sont bouleversés : patron usurier, comptable en peine de cœur, rabbin malhonnête, jeune fille volage, pharmacien opportuniste, médecin coureur de jupons, bambin révolutionnaire… chacun mène une lutte sans vergogne pour défendre ses intérêts. Sous la plume acerbe de Leyb Rashkin, c’est toute une ville qui s’anime, une communauté qui reprend vie. Suivant les aventures et les affres des membres d’une grande famille, l’auteur dessine avec un sarcasme réjouissant l’anatomie d’une bourgade juive de l’entre-deux-guerres.
Roman social et satirique, Les Gens de Godelbojits dépeint la corruption outrancière et souvent grotesque qui sévit à cette époque, marquée à la fois par un antisémitisme croissant et la montée des « rouges » dans la lutte des classes. C’est aussi un roman de mémoire, celle d’un peuple et de ses traditions, un roman témoin de la dégénérescence du shtetl. Publié originellement en 1936 à Varsovie et paru en 2017 aux États-Unis, cette œuvre monumentale est traduite et publiée pour la première fois en France.
L'illustration de couverture a été réalisée par Natasha-Chu.
L’Auteur
Leyb Rashkin est le pseudonyme de Shoyl Friedman. Né en 1905 à Kazimierz-Dolny, en Pologne, il a dirigé une banque coopérative locale. Il est l’auteur de plusieurs nouvelles. Les Gens de Godelbojits est l’unique roman qu’il ait écrit. Les critiques de l’époque tenaient Leyb Rashkin pour l’étoile montante de la littérature yiddish. Quand la guerre éclate, celui-ci s’enfuit à Brest-Litovsk où il travaille dans un journal local. Il est enregistré au ghetto en novembre 1941. Tous les habitants sont exterminés en octobre 1942. Seule sa fille survivra et s’installera en Israël, en 1947.
Le Traducteur
Jean Spector (1937-2022) est né en France, dans une famille yiddishophone fraîchement immigrée de Pologne. Après une licence d’anglais à la Sorbonne, il occupe diverses fonctions dans le commerce. L’âge de la retraite arrivant, il se rapproche des milieux qui s’intéressent au yiddish, langue qu’il finira par enseigner à la Maison de la culture yiddish à Paris. Il a notamment traduit Étoiles vagabondes, de Sholem Aleykhem (Le Tripode, 2020), traduction pour laquelle il a reçu le prix Révélation de la traduction de la SGDL.
Presse
Le roman de Rashkin, touffu, foisonnant, imprégné de réalisme local, est un monde en soi, à l'image des univers autosuffisants de la narrativité épique du XIXe siècle ou de l'expressionnisme haut en couleur d'un Berlin Alexanderplatz.
Carole Ksiazenicer-Matheron – En attendant Nadeau
Un texte riche qui résonne dans le sillage des Récits du hameau de Nicolas Gogol ou des Récits d'Odessa d'Isaac Babel.
Cyrille – Librairie L’Arbre du voyageur – Paris 5e