LE TRIPODE

La Fin du cuivre

Georges Peignard


« Je me suis levé pour aller voir la lune pierre-ponce sur la plaine et soudain m’est venu à l’esprit le sourire de Gagarine à son retour. Quel sourire ferai-je en retournant chez moi ? ai-je demandé à haute voix. »
Antonio Lobo Antunes, Le Cul de Judas

Il est des livres qui ont la faculté de vous plonger dans un rêve sans fin, la générosité de vous faire découvrir ces sensations secrètes que chacun porte en soi et que l’habitude nous fait ignorer. La Fin du cuivre est de ceux-là.
 
Ce livre s’est construit à la croisée de la littérature, de la bande-dessinée et des arts. Par une succession de peintures précises et silencieuses, il nous plonge dans l’univers d’un homme-singe qui, de retour sur Terre, se retrouve confronté aux maux de notre monde, à ses obsessions et ses errances. La Fin du cuivre est une BD muette atypique, un livre-rêve que chaque lecteur peut inventer, comme un découvreur de trésor.
 
L’auteur, pour sa part, y reconnaît les traces mêlées de plusieurs influences. La mélancolie des retours des textes d’Antonio Lobo Antunes, par exemple. Les traversées d’Ulysse et de Youri Gagarine. Les grands voyages des conquistadors, et la planète des singes de Pierre Boule. Une chanson, Massanga Mama. Ou encore, une plage d’Angola, à l’embouchure du fleuve Congo, qui se nomme Soyo et que Georges Peignard comprit indûment (mais ce terme est-il vraiment le bon ?) comme venant de l’espagnol Soy yo : « C’est moi ».

L’Auteur

 

Sculpteur et écrivain, dessinateur, peintre et facteur de marionnettes, Georges Peignard interroge à travers ses œuvres l’histoire, et l’empreinte qu’elle laisse sur nos vies. Il enseigne par ailleurs à l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne.
 
Il est l’auteur au Tripode de Varlamov (2019), La Fin du cuivre (2020), Fugitive (2021) et Magdalène (2023). Il a aussi apporté ses peintures à l’essai biographique Élisée Reclus, penser l’humain et la terre (2022).

Presse

Mi-homme, mi-animal, le personnage semble le porte-parole de questionnements actuels qui se matérialisent en de puissantes peintures. Les dessins se complètent et créent un miroir entre l’homme et la nature, l’homme et l’animal, l’homme et la société… Mais est-ce l’homme-singe ou l’auteur qui s’interroge ? Le style hachuré et gratté des tableaux de Varlamov laisse place à une peinture plus lisse et aux contours nets. Le traité est différent, mais on identifie aisément l’esthétique et la touche de l’artiste breton : douce, précise et empreinte d’une poésie muette, mais ô combien bavarde. Les images se succèdent tels des instantanés sculptés sur un fond uni de couleur chair. On imagine étonnamment un relief sur la feuille de papier. Mais après tout, rien d’étonnant. Le travail de Peignard est avant tout celui d’un sculpteur dont le savoir-faire façonne chacun de ses travaux.
Unidivers – pour lire la chronique complète, cliquez ici.

La Fin du cuivre est un livre qui nous regarde autant que nous le regardons. Bien qu’on puisse y trouver de multiples références (le livre pourrait être une relecture de La Planète des singes autant qu’un conte originel sur la folie à la manière d’Au cœur des ténèbres de Conrad), ce récit en images est décrit par son auteur comme « l’histoire d’un retour, de cet éternel retour vers un chez-soi, celui d’un voyageur de l’espace, d’un ancien soldat, tout comme Ulysse ». Le travail de l’artiste Georges Peignard est un saisissant cinéma de gestes, d’ellipses & de séquences, un film muet sur la pitié, ce que cache le visage humain… Humain, ce singe ? Trop humain. Une œuvre de maître, dans laquelle la lumière est celle d’une guerre froide qui menace l’horizon de chaque page.
Librairie Le Silence de la mer – Vannes

Coup de foudre tout particulier pour ce tout nouveau roman graphique.
Librairie-galerie L'Oiseau rare – Strasbourg