LE TRIPODE

Varlamov

Georges Peignard


Le monde est vide, ou tout simplement absent à lui-même. Un buffle, seul, attend. Aucun chariot ne l'attelle, aucune caravane à laquelle se joindre. Comme animé d'une force magnétique, que seuls les animaux migrateurs possèdent encore, il entame, de toute sa masse, une marche lente et obstinée vers le levant. Jusqu’à atteindre les terres où naît – et parfois s’achève – l’histoire des hommes.
 
Ce roman graphique s’inspire d’une nouvelle d'Anton Tchekhov. La Steppe décrit un voyage vers l'est à travers l'immense plaine au sud de l'Ukraine. Tout au long du récit, les personnages cherchent, attendent, interrogent au cours de leurs étapes : « Est-ce que Varlamov est passé par ici aujourd'hui ? » Au détour d’un épisode, Varlamov apparaîtra sous les traits d'un propriétaire terrien autoritaire, sans épaisseur particulière. Il disparaîtra aussi vite, en moins de deux pages, laissant le lecteur à sa frustration et ses interrogations sur le sens de notre monde. 

L’Auteur

 

Sculpteur et écrivain, dessinateur, peintre et facteur de marionnettes, Georges Peignard interroge à travers ses œuvres l’histoire, et l’empreinte qu’elle laisse sur nos vies. Il enseigne par ailleurs à l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne.
 
Il est l’auteur au Tripode de Varlamov (2019), La Fin du cuivre (2020), Fugitive (2021) et Magdalène (2023). Il a aussi apporté ses peintures à l’essai biographique Élisée Reclus, penser l’humain et la terre (2022).

Presse

Livre d’artiste, Varlamov l’est assurément. Le peintre Georges Peignard s’inspire de La Steppe d’Anton Tchékov, un ouvrage délicat où le grand écrivain russe raconte le premier voyage d’un enfant de dix ans dans les steppes d’Ukraine sur les terres d’un propriétaire, Varlamov, dont ses parents espèrent tirer on ne sait quel bénéfice, l’homme ayant la réputation d’être « plus riche que la comtesse Dranitskaïa ». Le Varlamov de Peignard, au contraire de son modèle, est contemporain : aucun humain n’y figure, juste une bête de somme parcourant les herbes grasses, de moins en moins fournies au fur et à mesure de son cheminement, jusqu’aux montagnes à la recherche d’une humanité absente, aux traces cependant partout visibles, parcellaires et énigmatiques. Allusion à Tchernobyl ? Peut-être. Les images se laissent interroger, composer leur propre histoire, laissant le lecteur dans sa méditation.
Didier Pasamonik – Actua BD

Peignard emmène son monde dans une balade sans fin à travers un paysage sauvage où rien n’est acquis d’avance. Plus qu’une simple lecture, ce livre qui prend le regard est une véritable invitation au dépassement de soi.
G.V – Les Arts Dessinés

Si le titre de ce livre fait référence à ce personnage fantomatique, ce n'est probablement pas innocent. Dans la nouvelle de Tchekhov, chacun veut le rencontrer, espérant en tirer un bénéfice. De la même manière, le lecteur est amené à guetter une présence, sans cesse suggérée, jamais effective. Ce livre évoque une invitation au voyage, à la fois physique dans les paysages majestueux, mais aussi intérieur, induisant ce qui pourrait être une réflexion sur la place de l'homme dans le monde.
T. Cauvin – BDGEST

C’est l’histoire contemplative d’un monde qui continue à vivre sans les hommes, et celle d’un buffle libre, dernier habitant de cette Terre.
Karoo

La place est laissée aux images dans Varlamov. Sans être des ersatz secondaires aux mots, elles ouvrent un autre type de relation au monde, dans la façon de le parler et de le comprendre. Il questionne ainsi la place et l’absence de l’homme dans un futur écologique compliqué à partir de l’errance d’un buffle (...). Au final, l’oeuvre de Georges Peignard ne se définit pas, elle se vit. Alors, à vous lecteurs d’ouvrir Varlamov et de tirer le fil de cette pelote, celui qui anime ce voyage graphique. Écrivez votre histoire. Pelote de laine ou ficelle végétale ? Chacun son interprétation, chacun son expérience.
Emmanuelle Volage – Unidivers

Un travail magnétique, magnifique, poétique, des planches où se perd le regard, où les paysages invitent au voyage. 
Librairie Page et Plume – Limoges