LE TRIPODE

Destins piégés

Goliarda Sapienza, Nathalie Castagné


À chaque nouveau livre de Goliarda Sapienza, la même admiration renaît, tant l’écrivaine s’est émancipée sans cesse des formes et modes littéraires de son temps pour poursuivre, d’un texte à l’autre, des années 1950 jusqu’à sa mort en 1996, au-delà de la solitude et des refus éditoriaux, la recherche de sa vérité. 
 
Destins piégés ne déroge pas à cette liberté, et l’instaure même. Conçus dans la foulée des poèmes d’Ancestrale (Le Tripode, 2021), les brèves nouvelles qui composent ce recueil ont été écrites de la fin des années 1950 au début des années 1960. Elles constituent ainsi la première incursion de Goliarda Sapienza dans la forme romanesque, et le moins qu’on puisse dire est que cet acte inaugural n’a rien de commun.  
                                               
Des récits de vie d’une ou deux pages, parfois d’un seul paragraphe, des fragments d’existences ancrés dans la peur, l’obsession, des morcellements d’âmes et des destins brisés : voilà la matière de ce livre qui, soixante-dix ans après sa genèse, demeure d’une inventivité formelle étonnante. La fulgurance des récits, la puissance ramassée des émotions, l’absence totale de convenance par rapport aux modes littéraires de l’époque, le caractère énigmatique des situations, tout laisse entendre le grand saut que Goliarda Sapienza aura fait vers l’inconnu dès le début de son aventure littéraire. Au lecteur de la suivre dans cette remise en jeu permanente, qui fondera tous ses livres à venir, d’observer ce moment où elle convoque et déploie pour la première fois, magiquement, les motifs de ses obsessions et son désir de liberté.

L’Auteur

Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane. Elle ne trouve la reconnaissance qu’après sa mort, avec le succès en 2005 de la traduction en France du roman L’Art de la joie.
Le Tripode s'est engagé dans la publication de ses 
œuvres complètes.

Le Traducteur

Romancière et poète sous son patronyme et sous le pseudonyme d'Eilahtan, la traductrice Nathalie Castagné a longuement étudié le chant qu'elle pratique encore. Elle a traduit de l'italien de nombreux auteurs et des livrets d'opéra.

Presse

On voit déjà dans ces fragments toute la puissance d'une inventivité formelle, la liberté qu'elle a eu de faire ce qu'elle a voulu faire. Des histoires remplies de mystère. 
Claudia Larochelle - Radio Canada

Ces fragments écrits dans les années 50, souvent ancrés dans la névrose, le rêve ou la peur marquent ses premiers pas en littérature et illustrent déjà une conviction profonde : "Je crois qu'on naît fait de telle ou telle façon et que le destin, on vous le met à côté de vous dans le berceau". 
Florence Noiville - Le Monde

Des éclats de vie.
Anaïs Héluin - Politis

L’étrange recueil fictionnel de Goliarda Sapienza témoigne de l’acuité et de l’atemporalité de son style.
Sophie Rosemont - Vogue

Quelques pages voire un paragraphe suffisent pour camper un univers, dessiner une intrigue, ouvrir une réflexion. Sans fioriture, l'adjectif rare, l'écriture de Goliarda Sapienza est toujours directe, ce qui lui donne une dimension essentielle. 
La Provence

Ces Destins piégés proposent des sortes d'anecdotes et de portraits singuliers, comme des haïkus narratifs où souvent l'on décèle l'inquiétante étrangeté qu'a théorisée Freud. 
Le Matricule des Anges

Tout laisse entendre le grand saut que Goliarda Sapienza aura fait vers l'inconnu dès le début de son aventure littéraire. 
Marc Escola - Fabula

Tout Sapienza est là
Serge Bressan - Le Quotidien du Luxembourg

Le style direct, cru et sans ellipse va au coeur du propos qui claque comme un constat. 
M-T.D et E.M - Les Notes