Terminus Berlin
Edgar Hilsenrath
Écrivain de la Shoah et de l’exil, Edgar Hilsenrath livre avec Terminus Berlin son roman le plus poignant, celui du retour désenchanté en Allemagne. Son héros retrouve, comme lui, le pays natal près de trente ans après avoir quitté l’Europe et ses fantômes. Le temps est venu de faire le bilan d’une vie tourmentée.
Fidèle à son humour, Hilsenrath raconte avec un sens aigu de la dérision le destin de son alter ego littéraire. Lesche, traumatisé par son expérience du ghetto, peine à trouver sa place dans un Berlin marqué par le consumérisme et la chute du Mur. Les rencontres improbables et la résurgence glauque du fascisme forment la trame de ce roman publié en Allemagne en 2006.
Lapidaire et ironique, ce texte émeut par la figure de clown triste que l'auteur y révèle. Après l’avoir écrit, Edgar Hilsenrath décida que son œuvre était close. Il n’a plus rien publié depuis.
« Quand on écrit quelque chose pour se débarrasser l’âme, on en est définitivement libéré. L’écriture est une libération pour moi. » (Edgar Hilsenrath)
La couverture a été réalisée par Henning Wagenbreth.
L’Auteur
Edgar Hilsenrath (1926-2018) est un écrivain allemand. Après avoir survécu à l'expérience du ghetto pendant la guerre, puis avoir vécu en Palestine et en France, il arrive à New York (sur le même bateau que Rita Hayworth) au début des années cinquante. Il travaille comme garçon de café et réduit ses besoins à l'essentiel, écrivant la nuit dans les cafétérias juives. Les éditeurs allemands craignant son approche très crue de la Shoah, il est d'abord publié aux États-Unis... À son retour en Allemagne, en 1975, un petit éditeur relève enfin le gant et un article du Spiegel le rend célèbre du jour au lendemain. Depuis, il accumule les prix et les reconnaissances institutionnelles. Le Tripode publie ses œuvres complètes.
Site de l'auteur : www.hilsenrath.de
Presse
Dans son dernier roman, le provocant écrivain juif allemand, mort à la fin de 2018, se montre toujours aussi cru, tendre et farfelu.
Pierre Deshusses – Le Monde
Peu d’écrivains d’origine juive, sans doute, ont témoigné à propos de l’Allemagne des années 1950-1980. Et les grands romanciers de cette période sont plutôt les Günter Grass et les Heinrich Böll.
Mais la voix de Hilsenrath, allègrement railleuse, a une force différente et singulière.
Gilles Costaz – Le Monde diplomatique
Terminus Berlin : un avertissement face au retour des extrémismes.
réécouter La Dispute – France Culture
Hilsenrath voyait Terminus Berlin comme son œuvre ultime, et un condensé de tout ce qui devait être dit et rappelé sur l’Holocauste. Il a tenu parole.
Gilles Heuré – Télérama
Absolument remarquable.
Bernard Poirette – Europe 1
Pourquoi Hilsenrath a-t-il choisi ensuite de se taire ? Sans doute pas parce qu'il en avait fini avec les fantômes. Mais plutôt, il est permis de l'espérer, pour laisser à d'autres – lecteurs et générations à venir – le soin d'être vigilant face au pire. Avec son œuvre merveilleuse et intraitable comme arme de première nécessité intellectuelle.
Sophie Pujas – Le Point
C'est l'histoire d'un vieux grigou habillé comme un clochard qui débarque à Berlin peu de temps avant la chute du Mur. Joseph Leschinsky, dit Lesche, est un écrivain en quête de succès, d’argent, de femmes et d’un toit pour dormir. Il a vécu longtemps à New York mais a fini par se lasser d’une société qui glorifie les gagnants et enfonce les losers...
Bruno Corty – Le Figaro
Le livre est une errance tragi-comique composée des terribles souvenirs de son enfance, de voyages à San Francisco ou New York, de tribulations dans un Berlin consumériste qui n’est pas le sien, de réflexions absurdes et désenchantées sur la finalité de l’existence. Un collage formidablement prenant, d’où émerge l’énergie d’un gamin courant à bout de souffle à travers les forêts et les champs pour survivre dans les années 40. À chaque seconde, la vie pouvait basculer.
Jacques Lindecker – L'Alsace
Dans une prose à l’ironie aussi alerte que l’understatement qui en soutient douleurs et comiques, Edgar Hilsenrath clôt son œuvre sur un roman des possibles, des projections. Au-delà du portrait décentré de l’auteur dans son milieu, de l’écrivain dans ses frustrations et autres imaginaires compensations, Terminus Berlin s’avère une satire acerbe de l’Allemagne et de sa mauvaise conscience, des résurgences jamais lointaines.
La Viduité
Terminus Berlin est l’un de ses romans les plus poignants concernant le retour désenchanté de son héros en Allemagne.
Jean-Louis Zuccolini – Froggy's delight
Edgar Hilsenrath est un auteur à part, capable de mêler sexualité et mort, tragédie et humour. Son style détonnant reste à ce jour inégalé et Terminus Berlin en est un nouvel exemple. Dernier ouvrage de l’auteur, il achève parfaitement la création de toute sa vie et, par ses livres, son héritage.
Cécile Desbrun – Culturellement vôtre
Hilsenrath rédige, avec son sarcasme percutant, un saisissant testament humain et littéraire.
Daniele – Librairie Les Oiseaux livres – Saint-Yrieix-la-Perche