LE TRIPODE

Nouvelles

Edgar Hilsenrath


Ce recueil de nouvelles réunit des textes écrits par Edgar Hilsenrath sur une trentaine d’années. C’est un ensemble insolite, qui va de la farce au récit tragique, du témoignage au conte, en passant par le manifeste politique et la critique littéraire. Entre réminiscences et imaginaire, Edgar Hilsenrath raconte la Bucovine de son enfance, évoque l’écriture et la publication de ses trois romans les plus connus, invente une correspondance délirante entre un général et le coiffeur juif Itzig Finkelstein (alias le meurtrier de masse Max Schulz) – personnage principal de Le Nazi et le Barbier –, livre un éloge d’un de ses deux modèles – Erich Maria Remarque –, dénonce le néonazisme et fait une déclaration d’amour à la langue allemande.

On retrouve dans ces nouvelles d'Edgar Hilsenrath sa verve, son humour et son cynisme caractéristiques, mais on y découvre aussi un auteur plus sérieux, parfois amer, toujours engagé. Absurdes, drôles, acerbes, nostalgiques, souvent satiriques, les textes de ce recueil sont touchants de sincérité.
 « Où ai-je ma place ? Au fond, nulle part. Mon pays est dans ma tête. Tant qu’elle reste claire, tout va bien. » (Edgar Hilsenrath)


La couverture a été réalisée par Henning Wagenbreth.

L’Auteur

Edgar Hilsenrath (1926-2018) est un écrivain allemand. Après avoir survécu à l'expérience du ghetto pendant la guerre, puis avoir vécu en Palestine et en France, il arrive à New York (sur le même bateau que Rita Hayworth) au début des années cinquante. Il travaille comme garçon de café et réduit ses besoins à l'essentiel, écrivant la nuit dans les cafétérias juives. Les éditeurs allemands craignant son approche très crue de la Shoah, il est d'abord publié aux États-Unis... À son retour en Allemagne, en 1975, un petit éditeur relève enfin le gant et un article du Spiegel le rend célèbre du jour au lendemain. Depuis, il accumule les prix et les reconnaissances institutionnelles. Le Tripode publie ses œuvres complètes.

Site de l'auteur : www.hilsenrath.de

 

Presse

Tout Hilsenrath est là.
Bruno Corty – Le Figaro littéraire

Hilsenrath, à jamais irrévérencieux et libre, satirique et désespéré.
Béatrice Kahn – Télérama

Ici, il paie sa dette à Erich Maria Remarque, « s’attaque aux clichés au moyen de clichés analogues », et explique le nazisme au président des États-Unis : « Le IIIe Reich était une SARL de gazage. Quand ses actions montèrent en flèche, les 2018, pouvait. La preuve actionnaires entrèrent en extase. Ensuite, quand les actions chutèrent, les visages cessèrent de tressaillir, les bites devinrent flasques, les chattes séchèrent. Un beau jour, l’entreprise fit faillite. Les actionnaires achetèrent de nouvelles actions auprès des bureaucrates d’après-guerre. Ils vont toujours bien. » Qui dit mieux ? 

Grégoire Leménager – L’Obs

 

Un patchwork génial de tragi-comédies comme le fut sa vie : un cauchemar traversé d’arcs-en-ciel.
François Julien – VSD

Toujours drôle et émouvant, à l'aise dans tous les genres, du conte au manifeste politique – qui devient ici manifeste esthétique et littéraire – entre la fantaisie pure et le réalisme tragi-comique poignant, Hilsenrath est bien allé au ciel mais il nous parle encore avec une force rare de l'être humain et de son âme avec, il faut bien le dire, un génie des plus discrets. Son héritage est précieux, Hilsenrath vit encore avec et en nous. Ces Nouvelles en sont le parfait témoignage, pleines d'éclats et de fulgurances.
L'Espadon – pour lire la chronique complète, cliquez ici.